PFAS dans l’eau potable : un nouvel objectif mis en place par Santé Canada
Le nouvel objectif de 30 ng/L de PFAS (substances per- et polyfluoroalkylées) dans l’eau potable vient d’être émis par Santé Canada. Il concerne 25 substances en particulier et restera en vigueur jusqu’à l’émission des Recommandations pour la qualité de l’eau potable au Canada. Le choix de cet objectif repose sur les composés les plus étudiés dans la littérature, et non sur des tests de toxicité, et sur le principe ALARA, c’est-à-dire le choix de maintenir les concentrations les plus faibles possibles par précaution. L’objectif de 30 ng/L est jugé réalisable pour les stations de traitement de l’eau potable avec des méthodes de traitement répandues (p. ex., charbon actif granulaire, échange d’anions, osmose inverse).
Les PFAS sont retrouvés dans presque tous les compartiments environnementaux du monde et une étude réalisée par une équipe dirigée par le professeur Sébastien Sauvé à l’UdeM a montré que 99.3 % de l’eau potable des 376 municipalités québécoises testées est contaminée par des PFAS. Il existe des milliers de composés différents et ceux-ci sont connus pour persister et se répandre dans l’environnement en raison de leur grande stabilité, leur capacité de transport sur de longues distances ainsi que leur capacité de bioaccumulation. Les effets cocktails sont encore peu connus à ce jour, d’autant plus que l’on fait face à un manque flagrant de données de toxicologie pour la majorité des composés, notamment du fait de plusieurs limitations (p. ex., absence d’analyses de routine, limites de détection des appareils, différence de méthodes analytiques).
Face aux inquiétudes grandissantes vis-à-vis des PFAS et de leurs effets délétères sur la santé (p. ex., cancers, dysfonctionnements du foie, problèmes de fertilité) et au manque de normes encadrant leur fabrication et leur utilisation, il apparaît évident qu’il est nécessaire de réduire la contamination à la source, tout en continuant d’améliorer les connaissances et les traitements de l’eau, afin de protéger la population et l’environnement.
Pour en savoir plus :
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0043135423001859?via%3Dihub